Jardin l’Atelier

En 1993 je cherchais une maison et un jardin possédant déjà de jeunes arbres mesurant entre 10 et 15 mètres. Mon projet était d’avoir un lieu où expérimenter un travail de taille me permettant de conserver à mes arbres des dimensions réduites et des formes d’arbres. Cette idée m’est venue après la tempête qui a touché la Bretagne en octobre 1987.

J’ai commencé à tailler des arbres en 1987 avant la tempête. J’ai été formé à l’idée anglaise de la taille qui consiste à ce que nous appelons aujourd’hui la taille d’éclaircie. Taille légère qui consiste à mettre les arbres en valeur ou à résoudre de petits problèmes de cohabitation sans changer leurs dimensions.

Après la tempête j’ai vite compris qu’il y avait dans les jardins où j’intervenais beaucoup de jeunes arbres n’ayant pas encore atteint leurs dimensions finales et qui commençaient à encombrer l’espace.

Que faire de ces arbres qui visiblement ne pourront pas grandir naturellement sans poser de problèmes là où ils ont été plantés ?

Je me suis inspiré de la tradition de taille asiatique, notamment japonaise et des connaissances de l’arboriculture moderne. J’ai appelé ces arbres : « arbres jardinés»

J’ai taillé les arbres existants. Je me suis aperçu que les arbres ainsi taillés laissaient passer plus de lumière et d’eau à travers les branches restantes. J’ai donc eu l’idée d’aménager un jardin sous ces arbres.

Je me suis inspiré de l’idée du jardin en mouvement de Gilles Clément. Mais à la différence de Gilles Clément qui travaille essentiellement le déplacement horizontal des herbacées, moi je travaille essentiellement le déplacement aérien des ligneux. Ce jardinage aérien (possible grâce aux techniques de grimper) permet des associations de plantes de diverses hauteurs sur des surfaces minimums. Le jardinage devient ainsi un travail de sculpture dans la matière végétale. Je ne jardine pas une surface mais un volume.

Ce jardinage me semble être une solution intéressante pour obtenir une ombre plus ou moins dense et de la biodiversité dans nos zones urbanisées.

L’Atelier est la vitrine de ce travail où la mise en valeur des structures des plantes est essentielle.